Neige - Théodore Nott

[shono-hime.livejournal.com]

Titre

: Neige

Auteur

: Isil

Personnages

: Théodore Nott, Sylvius et Magda Ashlocke

Disclaimer

: Théo et la plupart des Mangemorts sont à Rowling. Les inconnus sont à moi!

Notes

: Un autre petit interlude pendant que Théo joue les Cavaliers Solitaires chez Voldemort :D Se passe le lendemain de "Dans la gueule du loup"

C’était toujours la même chose… la même scène, le même silence oppressant malgré ce qu’il s’y déroulait, les explosions, les flammes, les coups, les sorts… Il était toujours là, le poids familier de sa baguette à la main, à repousser des sorts quand soudain…

Les coups de feu étaient comme étouffés, leur écho plus bruyant que leur bruit lui-même. Il se tournait, comme alerté par un cri, mais il ne voyait rien.
Il y avait juste l’impact d’un corps contre le sien, et l’odeur envahissante de l’argent, du sang et de la mort.

Sa baguette tombait au sol sans un bruit, à part une nouvelle fois cet écho haïssable, et il s’effondrait au sol, le corps de Blaise serré contre lui. Ses oreilles résonnaient encore du cri d’alarme et du grognement de douleur de son amant.

Et ses mains tremblaient, symbole de son impuissance, tandis que sous eux, le sang s’écoulait, et il n’y avait qu’un désespoir grandissant en lui, pas de faim, pas de rage, juste une monstrueuse envie de hurler sa douleur tandis qu’il croisait le regard presque étonné de Blaise.

‘Non…’soufflait-il, tandis que dans sa tête, il s’arrachait la gorge à force de hurler. ‘Non, non, non…’

Blaise clignait des yeux, péniblement, et murmurait quelque chose d’inaudible. Sur ses lèvres, il lisait le mot ‘argent’, et quand il comprenait, il fermait les yeux en ouvrant la bouche pour hurler…

Théodore ouvrit les yeux, lançant instinctivement une main en avant pour saisir à la gorge l’inconnu qui venait de lui faire quitter sa transe. Au moment où ses doigts se refermaient sur la chair tendre, il sentit la froideur de l’acier sous sa gorge.

« Allons, chaton… » cajola Sylvius d’une voix tout de même un peu étranglée, à la satisfaction de Théodore.
« Qu’est-ce que tu veux ? » gronda t’il sans desserrer sa prise malgré la menace du couteau.
« Tu faisais un cauchemar. »

Théodore jeta au Maltais un regard mauvais.

« Pour ça, il aurait fallu que je puisse dormir. » fit-il remarquer en le lâchant lentement.

Sylvius retira son couteau et lui sourit. Théodore soupira, irrité, et se leva. Il ne savait pas pourquoi il était à ce point énervé. Au contraire, il aurait dû le remercier de l’avoir tiré de sa transe, vu ce que sa Vision lui avait une nouvelle fois fait subir. Sans doute était-ce plutôt de la frustration. Revoir sans cesse ce qu’il voulait changer, ce pourquoi il avait sacrifié sa relation avec Blaise, sans aucun changement visible… Qu’est-ce qu’il fallait qu’il fasse pour empêcher cet idiot d’Italien de se mettre sur le chemin des balles en argent qui lui étaient destinées ? Qu’est-ce qu’il fallait qu’il fasse pour qu’il le déteste trop pour penser à faire ça ?

« Une vision, alors ? » demanda Sylvius en le coupant dans ses pensées.

Théodore le regarda s’installer contre la fenêtre, bloquant le peu de lueur que le soleil levant apportait dans la pièce.

« Je t’en pose, des questions ? » rétorqua t’il avec un accès d’hostilité enfantine.

Sylvius rit doucement et haussa les épaules.

« Non, en effet. »

Il ne rajouta rien et Théodore soupira en se massant les tempes. Comme chaque fois qu’une transe complète le surprenait, il en avait pour la journée à vouloir se taper la tête contre un mur dans l’espoir de faire cesser la douleur…définitivement.

« Qu’est-ce que tu veux ? » demanda t’il en se passant une main dans les cheveux sans grand soin.

Sylvius joua négligemment avec son couteau, en caressant la lame du bout d’un doigt, sans répondre, pendant quelques instants. Théodore attendit, patiemment, qu’il relève les yeux de son arme, et fut surpris de croiser un regard troublé.

« Je te l’ai dit… Tu faisais un cauchemar… »

Théodore ferma les yeux pour garder son calme et dissimuler les sentiments contradictoires que ces mots, combinés à l’expression sur le visage du Maltais, faisaient naître chez lui.

« Sylvius… » insista t’il simplement.
« Nouvelle mission ! » lança t’il avec un enthousiasme presque enfantin. « Donc on s’en va ! »

Théodore hocha la tête, absorbant l’information. Ils partaient tous les trois, donc, et sans lui. Autrement dit, ce n’était pas une mission liée à la recherche des Sceptres, sans quoi ils auraient dû l’emmener avec eux, ainsi que le prévoyait leur accord avec Voldemort. C’était donc potentiellement quelque chose que leur avait demandé Iulianus… Intéressant.

« Comme d’habitude ? » demanda tout simplement Sylvius.

Théo sourit faiblement et hocha la tête.

« Merci, chaton ! » termina le Maltais, s’attirant un regard mauvais. « A bientôt ! »

Il ne répondit rien et le laissa quitter la chambre, avant de soupirer et de se masser la nuque. Voldemort n’allait pas apprécier que les Reflets partent en vadrouille sans surveillance, c’était évident. S’il n’avait aucune information à lui offrir, il allait en prendre pour son grade. Il allait donc falloir qu’il apprenne quelque chose s’il tenait à éviter la casse.

En traînant un peu les pieds à la perspective d’une journée qui risquait de ne pas être très agréable, il alla prendre une douche, ouvrant l’eau chaude au maximum et resta sous le jet quelques minutes en s’efforçant de ne penser à rien.

Il s’habilla ensuite rapidement et quitta sa chambre pour descendre dans la salle à manger. Il croisa Willem, qu’il ignora avec la plus grande impolitesse possible, se délectant de l’entendre grincer des dents. Vu l’heure encore matinale, la salle était presque vide, mis à part quelques vampires insomniaques, comme lui. Il les salua d’un hochement de tête, prit un plateau et entreprit de le garnir de fruits, y rajoutant deux tasses de thé et quelques tranches de pain. Sous le regard curieux des vampires, il ressortit et remonta les escaliers, s’engagea dans un couloir jusqu’à atteindre une porte, à laquelle il frappa avant de rentrer sans attendre de réponse.

Une fois à l’intérieur, il la chercha rapidement du regard, et la trouva à son poste, dans le fauteuil près de la fenêtre, qu’elle ne quittait jamais tant que son frère n’était pas auprès d’elle. Il soupira et posa le plateau sur la table à côté d’elle.

« Magda ? » l’appela t’il doucement, interrompant son chant en sourdine.

Elle ne répondit rien mais se tourna vers lui, ce qui était déjà bien à ses yeux. Il lui tendit une tasse de thé, qu’elle prit d’un geste machinal avant de se tourner à nouveau vers la fenêtre. Théo soupira doucement. Il n’était pas là depuis trois jours que Sylvius était venu lui parler, et lui avait demandé, avec un sérieux qui l’avait troublé, de s’occuper de sa sœur en son absence. Il avait accepté, autant pour se rapprocher du Maltais que par réelle compassion. Mais c’était loin d’être facile tous les jours…

Il glissa une tranche de pain vers elle, sans confiture ou beurre parce qu’elle n’aimait pas ça, puis prit sa propre tasse et entreprit de siroter son thé en la regardant faire de même.

Elle posa un doigt sur la vitre et dessina des arabesques dans la buée que son souffle produisait en murmurant des mots sans suite. Soudain, elle s’interrompit et se redressa, manquant de renverser sa tasse.

« Oh ! »

Théodore suivit son regard. Il neigeait.

« C’est joli ! » s’extasia t’elle en collant son nez contre la vitre. « C’est tout blanc ! »

Elle se remit à murmurer tout bas, et Théo l’observa en silence. Difficile de lui donner un âge, la plupart du temps… Son physique détonnait avec ses manières de petite fille, et parfois, elle pouvait être une naïveté qui faisait froid dans le dos.

« On n’a pas de neige, à la maison, » murmura t’il sans se décoller de la fenêtre.

Il perçut toute la mélancolie dans ses mots, et il la vit comme une fleur déracinée, à qui on n’offrait qu’un peu de terre natale pour survivre. Il termina rapidement son thé et se leva.

« Tu veux aller voir ? » proposa t’il, dans l’espoir de la convaincre à quitter la pièce.
« Non. »

Évidemment. Il eut un soupir blasé et hésita. Elle n’avait pas l’air de trop mauvaise humeur, mais il rechignait toujours à insister. Il se souvenait encore de la crise qu’elle avait faite quand ce petit crétin de Dennis avait voulu la faire descendre manger avec tout le monde. Un sourire vaguement carnassier s’inscrivit sur ses lèvres quand il se souvint de la tête qu’avait fait le plus jeune Creevey quand le Maltais l’avait pris par la gorge et soulevé de quinze bons centimètres.

Elle souriait encore vaguement en regardant la neige, ce qui le décida.

« Juste quelques minutes ? » insista t’il gentiment. Il n’aimait pas l’idée de la voir enfermée toute la journée… Elle lui rappelait Daphné, et déclenchait donc en lui une envie presque irrépressible de l’aider… de la réparer, même s’il savait que c’était impossible.
« Non. J’attends Sylvius ! »
« La neige aura peut-être fondu, quand il reviendra… Tu pourrais lui raconter, si tu sortais. »

C’était vraiment comme parler à une enfant… Elle se tourna vers lui, hésitante, et reposa sa tasse.

« Allez, » la poussa t’il en lui tendant la main. « Allez, Magdalena… »

Il ne savait pas pourquoi il l’avait appelée par son prénom complet, quand même Sylvius ne la nommait jamais comme ça. Sans doute était-ce une sorte de réflexe, un rappel de toutes les fois où Gwendolyn rougissait juste parce qu’on l’appelait comme ça.

« Magdalena… » répéta t’elle, presque étonnée. « Personne ne m’appelle comme ça… »
« Ça ne te plaît pas ? » demanda t’il, soucieux. Il ne manquerait plus qu’elle se vexe !

Elle réfléchit une seconde avant de secouer la tête.

« J’aime bien… C’est comme un surnom ! »

Il secoua la tête à son tour, amusé, et sourit en la voyant se lever.

« On sort, alors ? »
« Oui... pour raconter à Sylvius. »

Elle quittait la pièce si rarement qu’elle n’était même pas sûre d’avoir de quoi se couvrir. Il tira une écharpe d’un tiroir, et l’emmitoufla dans une cape trouvée dans le placard avant de la guider dehors. Ils firent un crochet par la chambre de Théo, pour qu’il y récupère ses runes, histoire de rendre la matinée plus productive.

Il la laissa devant la porte quand elle refusa d’y entrer, se dépêchant pour ne pas la laisser seule trop longtemps, mais des bruits de voix lui apprirent qu’il n’avait pas fait assez vite. Il ressortit, son sachet à runes dans sa poche et foudroya Dennis du regard. Magda se tourna vers lui à son arrivée. À la grande surprise des deux anglais, elle se blottit contre Théo, se serrant contre son bras.

« Je ne l’aime pas, » souffla t’elle à son oreille, mais il vit aux joues rouges de Dennis qu’il l’avait entendue.
« Un problème ? » demanda t’il au Mangemort.
« Vous sortez ? » interrogea ce dernier, méfiant.
« Dans le jardin, Creevey, » répliqua Théo. « Si Dolohov n’est pas d’accord, qu’il vienne me le faire savoir lui-même, au lieu d’envoyer son troufion personnel. »

Dennis s’empourpra de nouveau, de colère, cette fois, mais Théo ne ressentit aucun regret. Les gens comme Creevey lui donnaient envie de vomir, et pour lui qui côtoyait quotidiennement Colin, c’était encore pire… C’était personnel.

« Va te faire voir, Nott ! » cracha le petit blond avec une grimace malsaine. « Tu ferais moins le malin, si c’était Antonin lui-même qui venait te parler ! »

Théodore eut un rire méprisant.

« Je n’ai pas peur de Dolohov, Creevey… Ne reporte pas sur les autres tes propres trouilles de gamin, tu veux ? Maintenant file, tu encombres le couloir. »

Le Mangemort siffla des invectives entre ses dents, et Magda se pressa un peu plus contre Théo.

« Je ne l’aime pas, » souffla t’elle de nouveau, assez fort pour que l’intéressé l’entende. « On peut le tuer ? »

Théodore hésita une fraction de seconde, avisant la mine rageuse de Dennis, et il se permit un sourire mauvais.

« Plus tard, peut-être… » répondit-il à Magda, qui eut une moue satisfaite.

Elle le lâcha, et ils s’avancèrent dans le couloir. Dennis, qui avait vaguement pâli, s’écarta pour les laisser passer. Théodore le regarda en coin, puis ne résista pas.

« A plus tard, Dennis. » murmura t’il avec un léger sourire en passant à côté de lui.

Il ne reçut pas de réponse, ce qui acheva de le satisfaire. Ils quittèrent le manoir pour sortir dans le jardin, déjà envahi par la neige.

Théo laissa Magda s’extasier et explorer les alentours comme une enfant, et il s’installa sur un banc de pierre après l’avoir débarrassé de la neige qui le recouvrait. Il tira ses runes de la poche de son manteau et se concentra une minute avant de les jeter sur le banc. Il se pencha dessus et entreprit d’essayer d’en tirer quelque chose d’utile.

Il se laissa absorber par sa tache, jetant de vagues coups d’oeils vers Magda de temps en temps, mais il se concentra tant et si bien qu’il fut surpris par l’ombre qu’elle projeta sur le banc en s’approchant de lui.

« Qu’est-ce que tu fais ? Tu lis l’avenir ? » demanda t’elle, curieuse.

Théo releva la tête vers elle. Il était rare de la voir aussi bavarde… surtout quand son frère n’était pas là.

« J’essaie, en tout cas, » répondit-il en ramassant les runes et en jouant avec négligemment.
« Tu peux voir quand Sylvius va revenir ? »

Il sourit. Voilà pourquoi elle lui parlait…

« Bientôt. »
« Ce n’est jamais assez tôt… »

Elle baissa les yeux, et frissonna un peu avant de tirer sur sa cape.

« Je veux qu’il revienne… Je n’aime pas quand il n’est pas là. »
« Je sais. » répondit-il simplement, parce qu’elle n’attendait ni ne comprendrait aucun mot de réconfort.
« Il était en colère, quand il est parti… »
« Pourquoi ? »

Elle le dévisagea, puis s’accroupit devant le banc et entreprit de dessiner dans la neige du bout du doigt.

« Lucian lui a dit qu’ils n’iraient pas voir le méchant qui a fait du mal à notre cousin. Il n’était pas content, il voulait y aller pour le punir. »
« L’homme qui a fait du mal à Adam ? » répéta Théo.
« Oui. »

Dennis Dutton… Ils étaient aux USA, et pour une affaire qui ne nécessitait pas de rencontre avec les Mangemorts, apparemment… Il emmagasina l’information en silence. C’était aussi pour ça qu’il acceptait de passer du temps avec Magda. Ce qu’il ne pouvait pas apprendre par Sylvius, il l’apprenait par elle, sans même avoir besoin de la manipuler.

« Adam… » souffla t’elle. « Est-ce qu’il viendra nous rejoindre, un jour ? J’aimerais bien le rencontrer… »

Théo hésita.

« Tu l’as déjà vu, tu te souviens ? Quand… quand on t’a enlevée de Malte, Adam était là quand ton frère est venu te chercher. »

Il éluda au maximum ce qu’il s’était passé… Les Elfes de la Nuit l’avaient enlevée pour faire pression sur Sylvius, et ainsi soi disant faciliter la tache à Lucian, mais leur belle entreprise s’était transformée en fiasco quand Lucian lui-même avait choisi son Cercle au détriment de son peuple. Magda n’avait peut-être pas été trop perturbée par l’histoire, mais mieux valait éviter de lui rappeler que son frère serait mort dans ses bras si Seamus n’avait pas été là…

Elle ne répondit rien, se releva et s’éloigna, marchant d’un pas mal assuré dans la neige. Elle se mit à chantonner en jouant avec sa cape, la faisant volontairement traîner au sol. Il regarda autour de lui, et aperçut Dennis, près de l’entrée du manoir, qui les regardait. Théo serra les dents, puis se leva de mauvaise grâce pour aller le rejoindre.

« J’ai des informations pour Voldemort, » annonça t’il sans préambule en s’arrêtant près de lui.
« Des informations pour le Maître ? Dis toujours… »
« Tu es visiblement très doué pour répéter, Dennis, mais je préfère quand même les lui donner moi-même… »
« Pour qui tu te prends, au juste ? » s’indigna le petit blond.
« Laisse tomber, Creevey… Je ne parle pas aux traîtres. »
« C’est toi le traître, Nott ! » répliqua t’il, une nouvelle fois rouge de colère.
« Va dire ça à ton frère… » cracha Théo avec mépris.
« Va dire ça aux tiens ! »
« Demande leur toi-même… je n’ai pas eu de problème avec eux récemment, moi… » contra t’il tranquillement.

C’était vrai. Depuis qu’il avait ramené Sebastian, Julian et lui s’étaient un peu calmés. Sebastian jouait un jeu étrange, mais apparemment, soit Julian ne s’était aperçu de rien, soit il n’avait rien contre… Théo n’était pas sûr de vouloir savoir exactement à quoi jouaient les jumeaux, tant qu’ils n’étaient pas dans son dos.

« Va au diable, Nott ! » lança Creevey avant de tourner les talons et de retourner à l’intérieur.

Théo leva les yeux au ciel, mais n’insista pas. Il avait fait sa part du travail. Si Voldemort voulait les informations, il viendrait les chercher d’une façon ou d’une autre… Il se tourna vers Magda, qui s’était approchée.

« Plus tard ? » interrogea t’elle avec la plus grande innocence. « On le tuera plus tard ? »

Il hocha simplement la tête, avant de soupirer. Il n’était pas sûr d’aimer penser comme ça… Mais il commençait à saturer un peu. Il était fatigué de devoir se battre, de jour avec les vivants et autres vampires, et de nuits avec ses visions et ses doutes. Il ferma un instant les yeux et entendit Magda se rapprocher de lui.

« Sylvius a dit que bientôt, peut-être, on partirait d’ici… » révéla t’elle. « C’est vrai, chaton ? »

Il ne releva pas le surnom, s’attardant plutôt sur l’espoir que ses mots faisaient naître en lui. Sylvius avait dit ça… Ça voulait dire qu’il touchait au but et que bientôt, lui aussi pourrait partir…

« Ça dépend de ton frère, » répondit-il plus calmement qu’il ne s’en serait cru capable.
« Est-ce qu’on pourra tuer le petit chien, avant ? »

Elle parlait de Dennis, et il se surprit à rire doucement.

« On verra… »

Elle eut un murmure pensif, puis se frotta les bras.

« Il fait froid… Il fait meilleur à la maison… »
« Viens, on rentre… »

Elle le suivit docilement quand il ouvrit la porte et lui fit signe d’entrer. Il jeta un coup d’œil vers le jardin enneigé et se laissa espérer qu’il y aurait encore plus de neige à Prague, quand il y reviendrait.

FIN.